Septembre 2022
En collaboration avec : Roxane Enescu
 Avec le soutien de : Can Onaner & Mathilde Sari
En partenariat avec : L'ENSAB (Rennes) & l'ULB (Bruxelles)
L’exposition «Atlas. Discours sur la Magie» se décline autour de cinq thématiques symboliques telles que : Apparition/Disparition, Effet de Masse/Onde Humaine, la Magie Noire, Mystère/Fantomatique, le Carrousel. Ces cinq axes reprennent les codes des sept déclinaisons allégoriques du savoir universel accumulé par les hommes, tirés du théâtre de Giulio Camillo, plus connu sous le nom de  “Théâtre de la Mémoire” ou “Théâtre du Monde”. Il s’agit d’une exploration collective autour des productions de l’option «Architecture et Cinéma» de  l’ULB, dirigé par Roxanne Enescu et du studio de projet «Architecture de la foule» de l’ENSAB, encadré par Can Onaner et Mathilde Sari, l’ensemble imaginé par le collectif Synopsis. Chacune de ces thématiques est illustrée par des bribes de réflexions glanées sous le prisme de la magie ainsi que du lien mystérieux qu’elle entretient avec le cinéma et l’architecture. L’exposition use tant du format écrit et sonore que du visuel, au travers de la vidéo, de la maquette et du dessin.
Apparition, disparition
L’architecture ici transgresse les normes et les évidences. Elle occulte et sublime, elle dissimule et révèle.
C’est l’architecture du hors-champ, des recoins et des angles morts, qui perturbe les sens, attise les angoisses ou libère les fantasmes.
Effet de masse, onde humaine
L’effet de masse induit une foule, une agglomération mouvante et grandissante sans forme définie dont la progression est irrépressible. Bientôt, ce rassemblement de corps devient abstrait, et nous n’en distinguons ni les parties, ni les détails.
La masse s’oppose à l’individu. Son architecture est celle de l’accumulation et de l’agitation : transgressive, elle trouble et bouscule l’ordre établi.
Mystère fantomatique
Là où la connaissance humaine s’achève naît le mystère.
Par essence inaccessible, y cohabitent le passé, les croyances, le magique et le sacré.
Le mystère est infiniment grand, c’est un vide.
Son architecture est celle de la mise en scène, du silence, et de l’obscur. Elle nous enveloppe, nous effleure, pourtant elle nous échappe toujours.
La magie noire
Inexplicable, la magie noire fascine, charme et effraie.
Ici, l’architecture implique un don de soi et ne laisse pas indemne. Jouant avec l’ombre et la lumière, manipulant nos peurs et nos croyances, elle reste secrète, et ne révèle pas ses mécanismes.
Le carroussel 
Le carrousel évoque l’imaginaire, la mémoire, le temps et l’oubli.
C’est une succession rapide de choses, dans un mouvement circulaire infini. Sa valeur est incommensurable et immatérielle.
Son architecture est celle de la mélancolie, de l’introspection et de la réminiscence.
Ses mécanismes stimulent les affects, ils ouvrent l’accès à des profondeurs inconnues et éclairent des zones d’ombres.
La réponse spatiale la plus évidente, pour mettre en lien l’ensemble de ces fragments d’images et d’écrits, fût la forme de tableaux inspirés de “l’Atlas Mnémosyne d’Aby Warburg. En effet, envisager une scénographie pensée comme une bibliothèque où s’accumulent des images, reflet visible de l’intériorité cachée de l’homme, vient entretenir l’idée originelle de ce fameux Théâtre de la mémoire. Celle-ci n’y est donc plus figée et continue d’être perpétuée. Ainsi, les mondes réels et fictionnels se confrontent, se croisent et s’interpénètrent notamment par le recto et le verso de ces atlas mouvants et suspendues qui évoquent par analogie la question du champ et du hors champs, commun à la magie, au cinéma et à l’architecture.
Le médium filmique, point de convergence des travaux exposés, est omniprésent notamment dans sa dimension fictionnelle et magique. Ainsi, la magie présente dans les films et les séquences extraites de ces derniers, a le pouvoir de bouleverser les sens du spectateur, de révéler la dimension cachée d’une fiction potentielle, appelée hors champ, voire parfois d’animer une architecture urbaine ou quotidienne figée. Cet événement magique dans son essence même  demeure intangible, ritualisé et mystérieux souvent basé sur des croyances et des mythes universels. Par un jeu de superposition, d’apparition et de disparition de séquences, le montage vient dévoiler la théâtralité de l’architecture et mettre en scène la poésie de la magie.
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